Restauration de Eames lounge
.
D'une part deux fauteuils et un ottoman sont arrivés dans mon atelier
pour une remise en état complète.
Je vous invite à un "état des lieux" :
,
carton plié,
sur le devant
et sur-gonflés sur l'arrière.
Coques décolorées
ayant subies les affres du temps :
Projections diverses,
éraflures,
placage arraché.
D'autre-part, un fauteuil noir accompagné de deux fauteuils blancs.
À nouveau manchettes crevées,
garnitures en mousse bien érodées,
coussins avachis.
En prime, cette fois-ci, le placage a été mordu par un jeune chien.
À tel point que même la face interne est entamée et garde encore
la trace de ces belles dents !
ébéniste designer,
lui aussi ancien de l'école Boulle.
L'état pitoyable des coques des deux fauteuils blancs
justifie son intervention.
À cet instant, il procède à un premier diagnostic.
Quelques semaines plus tard,
ll me les rendra totalement métamorphosés
après qu'il ait procédé à de multiples "greffes" de placage et découvert
qu'il ne s'agissait pas de noyer mais bien de palissandre de Rio.
Pendant ce temps là, de mon côté,
je démonte les trois fauteuils restants
pour une inspection en règle.
Supports des dossiers décolorés, oxydés
et profondément rayés,
Pièce de liaison assise/dos rongée par l'oxydation
qu'il va falloir remplacer par une pièce neuve.
Les voici totalement démontés avant restauration.
Les coussins et manchettes sont déjà prêts (en arrière plan à droite).
Et là,
c'est après que j'ai verni les coques,
désoxydé,
poli et recoloré les pièces en alu,
restauré les coussins et manchettes,
réparé/renforcé les cartons,
démonté et graissé les pieds qui tournent à nouveau,
recollé le fauteuil cassé,
rebouché le trou des vis
et repositionné au bon endroit les pressions des coussins,
nettoyé les silent bloc des dossiers
et mille petites choses encore.
Ah ! j'oubliais, cette fois-ci,
j'ai même eu droit à des cartons carrément découpé
le long de la couture de la fermeture à glissière.
Il ne reste plus qu'à les remonter et à les admirer.
Ici,
les deux premiers fauteuils et l'ottoman
parés du fameux cuir 100 % aniline
en provenance directe de la tannerie
au toucher et à la profondeur de teinte exceptionnels.
De plus, le coloris n'est pas un noir franc
mais un anthracite un peu plus doux à l'œil
qui va se patiner et se nuancer
au gré de l'usage que vont en faire leurs heureux propriétaires
quelque part en Bretagne.
Et là,
on retrouve le fauteuil noir et les deux fauteuils blancs
qui maintenant sont tous noirs.
Eux aussi, sont recouverts d'un cuir anthracite
et au toucher très doux.
Les pieds et leurs petits patins blancs aussi.
Les traces de morsures ont disparues.
Le mariage du cuir et du palissandre
est du meilleur effet.
Les manchettes donnent envie de poser la main.
Les coussins sont bien ronds.
Les pièces en alu ont retrouvé leur éclat d'origine.
Que dire du palissandre ?
Je vous invite à retourner au début de cet article
pour vous remémorer l'état d'origine...
Et les silent bloc, eux-aussi ont changé de couleur et d'aspect.
Ces six sièges ont été fabriqué en France il y a plus de quarante ans.
Merci à Ray & Charles Eames.
Dans quarante ans, il suffira de recommencer.